Ramses 03 - La bataille de Kadesh by Christian Jacq

Ramses 03 - La bataille de Kadesh by Christian Jacq

Auteur:Christian Jacq [Jacq, Christian]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman Egyptiens
Éditeur: n/a
Publié: 1996-01-16T23:00:00+00:00


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Ouri-Téchoup, Hattousil, Poutouhépa, le grand prêtre du dieu de l’orage, celui de la déesse du soleil, le chef des ouvriers, l’inspecteur des marchés et tous les autres dignitaires de l’empire s’étaient rassemblés pour écouter le discours de l’empereur.

L’échec du plan de déstabilisation des protectorats égyptiens avait troublé les esprits. Que le coupable fût le général Baduk, mort de manière tragique, personne n’en doutait ; mais quelle politique préconiserait Mouwattali ? Le clan des militaires, animé par le bouillant Ouri-Téchoup, souhaitait un affrontement direct et rapide avec l’Egypte ; celui des marchands, dont le pouvoir financier était considérable, préférait le prolongement de l’état de « ni guerre ni paix », favorable au développement des échanges commerciaux. Hattousil avait reçu leurs représentants et conseillé à l’empereur de ne pas négliger leur point de vue. Le Hatti était un pays de transit où circulaient des caravanes qui acquittaient de lourdes taxes à l’État hittite et nourrissaient ainsi la caste militaire. Un âne moyen ne transportait-il pas 65 kilos de marchandises diverses et jusqu’à 80 kilos de textiles ? Dans les villes comme dans les villages, les marchands avaient établi de véritables centres commerciaux et mis en œuvre un système économique efficace, grâce aux listes de denrées, aux instructions de transport, aux contrats, aux reconnaissances de dettes et à des procédures judiciaires particulières. Si, par exemple, un marchand était convaincu d’assassinat, il évitait tribunal et prison en monnayant sa liberté au prix fort.

L’armée et le commerce : tels étaient les deux piliers du pouvoir de l’empereur. Il ne pouvait se passer ni de l’un ni de l’autre. Puisque Ouri-Téchoup devenait l’idole des militaires, Hattousil prenait soin d’être l’interlocuteur privilégié des marchands. Quant aux prêtres, ils étaient sous la coupe de son épouse Poutouhépa, dont la famille était la plus riche de l’aristocratie hittite.

Mouwattali était trop perspicace pour ne pas avoir perçu l’intensité de la lutte sournoise qui opposait son fils à son frère. En leur accordant à chacun un champ d’influence limité, il satisfaisait leur ambition et contrôlait la situation, mais pour combien de temps ? Bientôt, il lui faudrait trancher.

Hattousil n’était pas hostile à la conquête de l’Egypte, dans la mesure où elle ne consacrerait pas Ouri-Téchoup comme héros et futur empereur ; il lui fallait donc s’assurer davantage d’amitiés dans l’armée et grignoter le pouvoir d’Ouri-Téchoup. Pour le fils de l’empereur, une belle mort au combat ne serait-elle pas le sort le plus enviable ?

Hattousil appréciait la manière de gouverner de Mouwattali et se serait contenté de le servir si Ouri-Téchoup n’était pas devenu une menace pour l’équilibre de l’empire. Mouwattali ne devait espérer de son fils ni respect ni gratitude ; chez les Hittites, les liens familiaux n’avaient qu’une importance relative. D’après le législateur, l’inceste était une pratique acceptable, dans la mesure où elle ne causait de tort à personne ; quant au viol, il n’entraînait pas de lourdes peines et n’était même passible d’aucune sanction s’il existait une simple présomption de consentement de la femme agressée. Qu’un fils assassinât son père pour s’emparer du pouvoir ne heurtait guère la morale publique.



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